Colère contre la suppression de la classe des tout-petits.
Article presse Nouvelle République des Pyrénées et Dépêche du midi du vendredi 20 juillet 2018. D&P
Nouvelle République : La classe des tout-petits de l’école maternelle était menacée de fermeture.Avez-vous reçu la réponse de la direction académique ?
Roger Lescoute, maire de Soues : La décision redoutée vient de nous être notifiée par le directeur académique et nous en sommes vraiment consternés.La classe permettant l’accueil des enfants de moins de 3 ans n’existera plus à la rentrée de septembre.
NR : Comment expliquez-vous cette décision ?
Annie Compagnet : Cette décision est totalement incompréhensible. Comment comprendre qu’après avoir exigé projets et investissements, l’administration ne reconduise pas cette organisation satisfaisante pour tous ? Comment accepter que cette scolarisation des tout-petits, qui ne donne que des évaluations très positives, soit ainsi niée ?
NR : Quelles seront les conséquences concrètes de cette fermeture ?
Annie Compagnet : Des effectifs surchargés dans les classes. Il faudra répartir les enfants sur 4 autres classes, ce qui portera les effectifs à 28 élèves en moyenne.Et encore, cette situation est sans compter les 12 enfants les plus jeunes qui ne pourront pas être accueillis et qui étaient inscrits en liste d’attente. Le directeur académique ose notifier qu’on peut très bien accueillir ces 12 enfants supplémentaires, quitte à ce que les effectifs atteignent 31 par classe : quel mépris pour ces petits et les équipes pédagogiques.
Cela représente aussi un poste de travail d’un agent municipal qui disparaît avec le contrat d’une Atsem qui ne peut pas être renouvelé, cette situation nous préoccupe beaucoup.
NR : On lit partout que les préconisations ministérielles encouragent la scolarisation précoce.Comment expliquer cette attitude pour Soues ?
Roger Lescoute : C’est incompréhensible et cynique ! à croire que les petits Souessois ne méritent pas les mesures qui pourraient favoriser leur réussite. C’est une grande déception pour parents, enseignants et élus. Comment peut-on expliquer aux familles que pendant ces trois dernières années, leurs enfants ont été accueillis selon un projet répondant à leurs besoins et que maintenant, c’est terminé car cela « coûte » un demi-poste à l’Éducation nationale ! Cette logique comptable est pour le moins discutable, d’autant qu’on détruit aujourd’hui ce qu’on a construit hier et qui était donné en exemple par les représentants de l’Éducation nationale. Toute l’équipe municipale est fortement déçue par cette décision d’autant que nous n’avons pas ménagé nos efforts et que de très nombreuses démarches ont été réalisées depuis plusieurs mois pour sauver cette classe. Bien évidemment, tout ceci a été fait en lien avec les parents d’élèves et les équipes enseignantes. Force est de croire que la décision était jouée d’avance.
D&P