Nérac
ESCAPADE DANS LE LOT ET GARONNE À NÉRAC
Au petit matin fidèle à l’habitude des escapades misent en place par le CCAS de Soues, il y avait dans la cour de la Mairie ce jour-là, une cinquantaine de personnes impatientes de partir en balade à bord du car bleu de la compagnie ESPIAU.
C’est sous un ciel clément que notre véhicule amorça le voyage pour entreprendre le circuit prévu.
L’avantage de ne pas conduire c’est de découvrir les beaux paysages du Gers, où les champs resplendissent sous les rayons matinaux. Cela mettant en valeur, les châteaux, les bastides, témoins d’un autre temps. Mais ces routes tortueuses peuvent mettre à mal nos estomacs affamés. Ainsi nous sommes arrivés à Valence-sur-Baïse où une halte a été instituée pour se délasser les jambes et prendre la température extérieure.
Nous remontons dans notre bus pour passer devant Condom, et continuer vers Nérac.
Nérac parait être une belle ville mais nous avons un timing un peu serré, en effet nous allons naviguer sur la Baïse à bord du Prince Henry.
Nous avons eu une belle leçon d’histoire.
« Les Croisières du « Prince Henry » invitent à découvrir Nérac au fil de l'eau.
La Baïse, rivière très fréquentée au Moyen Âge, permettait à l'époque que des bateaux remplis de céréales et d'armagnac, naviguent, c’était vraiment LE moyen de transport.
Aujourd'hui, le trafic n'est plus le même, mais ne désemplit pas pour autant. D'avril à octobre, la rivière est visitée par près de 3 000 bateaux et embarcations. Parmi celles-ci, des gabares en bois verni lancées à 6 km/h, utilisées pour des croisières touristiques.
Le départ s'effectue du port de Nérac, en direction du lieu-dit Nazareth. La gabare passe sous le pont de Nérac et longe les anciens remparts de la ville, partiellement détruits en 1621 par Louis XIII, le fils d'Henri IV. Puis, les Bains du Roy, « où les femmes venaient se déshabiller avant de se baigner dans les eaux claires de la Baïse » (qui sont aujourd’hui plutôt troubles). Sur la gauche, l'ancien lavoir, puis la fontaine Saint-Jean et la statue de l'une des 52 maîtresses « officielles » d'Henri IV, Fleurette.
Atout de cette promenade fluviale : la découverte de Nérac sous un angle différent. Le guide ponctue le périple d'anecdotes historiques. « Il y avait une tortillère dans les jardins du roi, car l'histoire dit qu'Henri IV appréciait le potage de tortue. » Sans doute en souvenir de la légende de la naissance du futur roi dans une carapace de tortue.
L'écluse, vedette de la balade
Au détour d'un virage, le chalet de La Garenne se dresse. Construit en 1890, il était destiné à abriter les grandes fêtes de Nérac. « Avant l'avènement du moteur, les bateaux étaient tirés par l'homme depuis les berges de la Baïse » explique notre guide. Les traces d'attache sont toujours visibles.
Mais la véritable attraction de la promenade reste le passage de l'écluse de Nazareth.
« Attention ! » crie la capitaine, « personne ne bouge, tout le monde reste assis ! »
Inventé par Léonard de Vinci, cet « ascenseur pour bateaux » (défini ainsi par un jeune passager), permet de s'élever à 2,50 m.
Et l'attraction attire les curieux qui s'approchent du bord. Nous avons eu la visite d’un curieux coq majestueux, et de ses poules.
Le guide précise la largeur de la gabare (4,10 m), puis celle de l'écluse (4,20) ! Les vannes s'ouvrent lentement, laissant entrer l'eau, qui permet de lever l'embarcation. La méthode ancestrale est toujours aussi impressionnante.
La gabare surélevée vogue encore quelques dizaines de mètres, puis opère un demi-tour avant de reprendre l'écluse.
En descendant de notre croisière c’est naturellement vers le magasin que nos pas nous portent, pour aller acheter des spécialités, des apéritifs artisanaux « les coucougnettes » à base vins de Gascogne, de jus de figues et d’armagnac de pruneaux.
L’heure avance, quelques photos et direction le restaurant « les Contes d’Albret »
Un site serein, une auberge nichée dans un écrin de verdure, des tables dressées sous la terrasse, et surtout nos estomacs qui jouent une étrange musique.
Nos papilles ont apprécié le pâté fait maison, le magret finement tranché accompagné des frites cuites dans la graisse d’oie, pour finir avec des desserts qui ont réanimé notre goût de l’authentique. Suivi du café et en cadeaux de la part de notre hôte, un petit verre d’armagnac.
Un moment gustatif agréable où chacun a tissé du lien avec ses voisins.
C’est ensuite vers Moncrabeau que Sébastien nous amène, la capitale des menteurs. C’est un académicien vêtu de sa robe pourpre et entouré de ces dames qui nous ont fait l’honneur de nous conter l’histoire de ce village. En effet en dehors de son cadre naturel, son passé, son patrimoine, ses traditions populaires persistent.
Ce village de 800 habitants situé à la frontière du Gers et du Lot-et-Garonne, abrite l’Académie des Menteurs qui fut fondée au XVIII siècle par des bourgeois désœuvrés du village et des alentours qui se rencontraient sur la place de la Halle pour commenter l’actualité. Et certains, à court d’histoires vécues, en inventaient de toutes pièces pour rester dans la conversation…
C’est là qu’est née la tradition des menteurs de Moncrabeau. La preuve irréfutable de la fondation de l’Académie des Menteurs est fournie par les « lettres patentes » de 1748 conservées aux archives départementales.
Un « Concours international de menteries » a lieu tous les 1er dimanches du mois d’août, ouvert à tous les hâbleurs, menteurs, nouvellistes et autres personnes désœuvrées, qui s’exercent dans le bel art de mentir finement, sans porter préjudice à autre qu’à la vérité, dont ils font profession d’être ennemis jurés. Ils devront s’asseoir sur le trône de la menterie pour être jugé par la population pour être le roi de l’année.
Au détour d’une rue nous découvrons le Musée du vêtement d’hier et d’aujourd’hui, l’héritage du couturier Michel Goma, enfant du pays qui a fait toute sa carrière dans la haute couture (Patou, Balenciaga, etc...).
En repartant, nous passons devant le « métropolitain » pour aller à la piscine, et, guidés par le phare de Moncrabeau nous arrivons à notre car.
La route du retour parait très courte, mais c’est promis nous repartirons … En octobre !